Appel à articles pour un ouvrage sur les risques hydrométéorologiques

Thème de l'ouvrage : Risques hydrométéorologiques en Afrique Subsaharienne. Une perspective urbaine.
Date limite de soumission : 15 décembre 2018.

Le risque hydrométéorologique (inondations, vents violents, glissements de terrain, érosion, etc.) recouvre plusieurs dimensions. La première, incontestablement, est l’identification. Il faut ensuite évaluer le risque, c’est-à-dire la probabilité de son occurrence, sa gravité et sa détectabilité. En outre, il faut intégrer l’analyse, qui permettra non seulement de proposer des solutions face aux risques, mais aussi de prévoir des plans d’actions pour leur réduction. 

55% de la population mondiale vit aujourd’hui dans les villes. Cette proportion, qui n’était que de 30% en 1950, atteindra vraisemblablement 68% en 2050 (World Urbanization Prospects: The 2018 Revision). Certaines sources estiment que cet effectif s’élèvera jusqu’à 75% (Navigant Research, 013). En Afrique, près de la moitié du milliard d’individus qui vivent dans la zone subsaharienne en 2018 résident en ville. Ces derniers devraient plus que doubler en 2050 (ONU, 2018). Cette augmentation de la population urbaine va de pair avec le renforcement du poids économique des villes. C’est en effet dans les villes que des milliers d’entreprises industrielles, de services, de la finance et de l’assurance se concentrent. Les villes apparaissent ainsi au cœur de la problématique du risque hydrométéorologique. 

La recrudescence des inondations, des glissements de terrain et de l’érosion des versants liée ou non au changement climatique, a des conséquences de plus en plus lourdes dans le monde en général et dans les villes d’Afrique subsaharienne en particulier. Celles-ci sont devenues d’autant plus vulnérables qu’elles concentrent très souvent, en plus de l’essentiel des richesses de l’économie nationale, l’écrasante majorité de la population. En effet dans la plupart des villes d’Afrique, les capitales et les principales villes sont macrocéphales. Bujumbura, Monrovia, Kigali, Libreville, Ouagadougou, Abidjan, Dakar et Luanda, entre autres, abritent 40 à 60% de la population urbaine de leurs pays respectifs. Le poids économique est par ailleurs écrasant dans des pays comme le Cameroun où 80% de l’activité industrielle se concentre à Douala, la capitale économique. En Côte d’Ivoire, le district d’Abidjan rend compte, à lui seul, de près de 60% du PIB. De nombreux pays partagent ces spécificités. 

Sur un autre plan, l’urbanisation accélérée de l’Afrique se fait de manière incontrôlée. Irrespect de la réglementation, laisser-faire des pouvoirs publics, utilisation des matériaux de construction provisoires renforcent le caractère précaire et vulnérable des installations urbaines. C’est dire l’importance des risques auxquels sont exposées ces villes en cas de catastrophes. Plus elles se développent, plus elles s’exposent aux risques hydrométéorologiques. Elles paient ainsi un lourd tribut à travers de nombreuses pertes en vies humaines et d’importants dégâts économiques et environnementaux. De nombreuses études réalisées en Afrique ont montré très clairement que le continent africain connaît depuis quelques années de fréquentes et sévères catastrophes naturelles dont la plupart sont d’origine météorologique. Ainsi, pour la période 1980-2007, 96% des catastrophes naturelles étaient d’origines météorologiques (OMM, 2009) avec 37% d’épidémies liées aux conditions climatiques, 32% d’inondations, 11% de sécheresse, 9% de tempêtes de vent,1% de glissements de terrains et 1% de températures extrêmes. 

Publiée : 25/09/2018