Innovations agricoles, entre politiques publiques et logiques paysannes face à l'adoption des cultures céréalières dans la commune de Banfora, Burkina Faso.

Date de mise à jour : 22 décembre 2018

Thèse de doctorat - Spécialité Sociologie, soutenue par Tionyélé Fayama en novembre 2018 à l'Université de Ouagadougou (Burkina Faso).

Résumé:

Cette recherche tente d’appréhender les logiques qui gouvernent les décisions d’adoption des innovations agricoles au Burkina Faso. Elle analyse dès l’entame les politiques publiques et explique comment les politiques agricoles font courant partie prenante de la mise au point des technologies ou des innovations au Burkina. En effet, les politiques agricoles constituent le cadre de promotion des innovations agricoles à travers des textes de lois et documents de stratégies. Or dans le cadre du Burkina, bien qu’un effort ait été fait par le gouvernement, cette politique d’accompagnement de la recherche n’est pas assez visible et ne se traduit pas en termes d’action publique réussie sur le terrain parce que, ces innovations ont pour la plupart une source de financement extérieure. Ces financements sont consommés suivant un certain nombre de résultats attendus qui ne traduisent pas forcément les besoins réels des populations. L’objectif global de cette recherche est de comprendre les logiques des acteurs face à l’adoption des innovations agricoles. De manière plus spécifique il s’est agi de : i) comprendre et expliquer en quoi les logiques technico-économiques expliquent le rejet des semences améliorées dans la commune de Banfora ; ii) appréhender comment les logiques socio-culturelles expliquent la non réception des semences améliorées ; iii) Saisir en quoi les logiques institutionnelles et organisationnelles expliquent-elles les choix des paysans face aux variétés de semences améliorées. Elle utilise comme prétexte sociologique l’adoption des variétés de semences améliorées dans la commune de Banfora au moyen de l’hypothèse centrale que la non-adoption des variétés de semences améliorées dans cette commune s’explique par une pluralité de logiques. Ces logiques sont d’ordre technico-économique, socio-culturel et organisationnel et institutionnel.  Les résultats de cette recherche puisent leurs sources dans le matériel empirique produit à travers des entretiens individuels, discussions de groupe, enquêtes par questionnaire, l’observation directe et participante, et revue documentaire. L’analyse des données produites, basée sur une approche socio-anthropologique, montre que la construction sociale de l’innovation prend naissance depuis les politiques, en passant par les innovateurs jusqu’aux utilisateurs. Par conséquent, sa réussite recommande une synergie d’actions fondée sur une démarche de co-conception, qui prend en compte les facteurs externes à l’innovation. 

Mots clés : politique publique/agricole, innovation, semence améliorée, logiques d’acteurs, perceptions paysannes, co-conception, Burkina Faso.

Date de mise à jour : 22 décembre 2018